Deux femmes, à onze siècles de distance l’une
de l’autre, et malgré tout une rencontre : celle-ci se fait par le biais
d’un petit Manuel ou
« Miroir » à un fils arraché à sa mère, Dhuoda. Cette femme du 9e
siècle, dont on sait bien peu de choses, va devenir l’aïeule de cœur/de choix
de la narratrice qui va l’imaginer au fil du récit : son enfance, sa vie
quotidienne, mais pas sa vieillesse. Cette période de la vie, c’est la
narratrice qui va l’offrir à celle qui la précède, en la narrant et surtout en
en faisant l’apprentissage. Ce qui lie ces deux femmes par-delà les siècles,
c’est cette médiation de l’écriture pour supporter la souffrance et apprivoiser
l’absence des enfants devenus grands, à qui on souhaite malgré tout léguer
quelques mots.
Le récit qui résulte de ce projet peut sembler
décousu, comme une conversation ou quelques notes écrites au fil des jours et
de la vie, mais c’est aussi cela qui m’a plu. La narratrice
nous fait partager son expérience, sa vieillesse qui débute, ses souvenirs et
son « manuel » laissé à ses enfants tel un testament, en toute
simplicité et surtout avec beaucoup de poésie. Les phrases sont souvent
courtes, presque hachées, avec des retours à la ligne fréquents, ce qui crée un
rythme de lecture fragmenté, au gré des pensées et des souvenirs.
Il y a énormément de thèmes abordés dans ce
texte dont je n’ai pas parlé dans cet avis, j’ai privilégié ceux qui m’ont
marqué lors de cette lecture-ci : sans doute d’autres surgiront-ils la
prochaine fois. Car je relirai ce premier roman, c’est certain. Il s’en dégage
une immense tendresse vers laquelle j’ai envie de revenir et vers laquelle je
vous invite à aller.
[VERSAILLES Marie France, Sur la pointe des mots, Avin,
Editions Luce Wilquin, 2012.]
Un premier roman qui s’inscrit donc dans le
défi d’Anne, ainsi que dans celui de La Part Manquante (100 pages), mon ABC au
féminin et dans le Cercle de lecture de Tête de Litote (Destins de femmes).
Dans la même collection :
- Comme un roman-fleuve, Daniel Charneux
- La danse de l'abeille, Françoise Houdart
- Une aïeule libertine, Claudine Houriet
- Les mots de Maud, Jean Jauniaux
- La Méridienne du cœur, Aurelia Jane Lee
- Le sous-bois, Anne-Frédérique Rochat
Je ne vais pas finir de faire grandir ma liste de lecture! Comme celui-ci est engageant!...arghhh...je note ;-)
RépondreSupprimerMerci pour ce partage!
Tu pourras prétendre à la catégorie d'excellence aussi avec tous ces titres. ^^
SupprimerC'est vraiment un magnifique récit. :)
J'ai l'impression d'avoir déjà lu (il y a longtemps) des articles de cette romancière en tant que journaliste, ou psy pour le journal Le Ligueur, c'est possible ? Je note ce titre en tout cas.
RépondreSupprimerC'est tout à fait possible, la quatrième de couverture précise qu'elle a longtemps été journaliste pour Le Ligueur. ;)
SupprimerJ'espère que ce roman te plaira autant qu'à moi !
Hop, dans ma PAL ! La thématique me plait beaucoup, et la narration m'attire encore davantage.
RépondreSupprimerJ'espère que tu seras séduite comme moi alors ! Je garde un très beau souvenir de ce roman et de sa narration très tendre et belle.
SupprimerAyé, je peux enfin te relire. Agréable relecture, toutes deux nous parlons d'offrir, de médiation de l'écriture et de fragments, de la tendresse des mots ( j'ai choisi douceur ) mais ce n'est pas moi qui cite le mot " poésie "...^^ j'aime bien cette légère " pointe" d'humour que nous renvoie ce récit entre nos deux articles.
RépondreSupprimerComme tu le liras, j'ai plus qu'aimer ce roman. Et " je relirai ce premier roman, c’est certain "
Un merci à toi pour ton invitation à le découvrir.
J'ai lu et beaucoup aimé ton article. Je suis vraiment très contente que tu l'aies autant apprécié.
Supprimer(Le lien de ton article est noté dans la récap' ;))
Merci, je viens de penser ce matin que j'avais oublié de te laisser le lien, un peu vidée hier soir ( comme en témoigne la charmante faute d'orthographe " plus qu'aimé "... )
SupprimerLe livre s'envole demain. ( et moi, je vais me l'offrir ^^ )
( et je crois que je vais changer de catégorie avant la fin de ton challenge :))
Que d'excellentes nouvelles ! Ce n'est pas grave pour le lien, tu me l'as signalé indirectement ici. ;)
SupprimerC'est effectivement l'aspect décousu qui m'a arrêté au début, mais quelle poésie! Encore merci :)
RépondreSupprimerDe rien. :) Ca me fait vraiment plaisir de partager les mots de cette auteure, qui le mérite tant. Laetii a été arrêtée par la même chose que toi ; personnellement, j'ai été charmée immédiatement.
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